« 5 ans de Troopy : bilan et ambitions futures ». En 2023, notre entreprise Troopy fête ses cinq ans. À cette occasion, notre Président Directeur Général et Fondateur Axel Vilaseca revient sur les cinq années écoulées depuis la naissance de Troopy et en dresse un bilan… et se projette, pourquoi pas, sur les cinq prochaines années à venir.

Une interview réalisée par la Troopy Academy, une démarche menée par Troopy pour questionner les sujets cruciaux qui font la société d’aujourd’hui et de demain



Troopy Academy : Bonjour Axel, vous êtes le Président Directeur Général et le Fondateur de l’entreprise Troopy, qui fête aujourd’hui ses cinq ans. Aujourd’hui, c’est l’occasion de faire un bilan et pourquoi pas, de se projeter sur les cinq années à venir.

Axel Vilaseca : Merci, c’est une bonne occasion pour revenir sur l’histoire de Troopy, et partager nos valeurs.




Troopy Academy : En quelques mots, pourriez-vous nous présenter Troopy ?

Axel Vilaseca : Troopy c’est une entreprise qui compte parmi l’un des plus anciens opérateurs de scooters partagés à Paris. Nous avons été créés en 2017 et lancés en 2018 dans les rues de Paris. Aujourd’hui, nous proposons une flotte constituée de deux scooters électriques équivalents 50 et 125cc, pour permettre à nos utilisateurs de se déplacer à l’intérieur de Paris, mais aussi à l’échelle du Grand Paris.




Troopy Academy : À l’époque en 2017, pourquoi avoir choisi de vous lancer dans la mobilité partagée ?

Axel Vilaseca : À cette époque, nous avions constaté avec l’arrivé des vélos, scooters et trottinettes partagés qu’il y avait un début de changement d’usages, qui conduisait les Parisiens à aller vers le partage plutôt qu’à continuer la propriété. Notre idée était donc de proposer une alternative efficace aux véhicules individuels et de répondre aux attentes des utilisateurs de demain en mat de mobilité, pour aider les citoyens et les citoyennes a changer leurs habitudes. Comment ? Avec un mode de déplacement propre et plus respectueux de l’environnement.




Troopy Academy : Dès le début de Troopy il y a eu ce partenariat fort avec Yamaha Motor, mais avec des scooters à essence. Qu’est-ce qui vous a fait renouveler intégralement la flotte, pour aller vers le 100% électrique ?

Axel Vilaseca : Quand nous avons démarré Troopy en 2018, il n’y avait pas de scooters 125cc électriques disponibles sur le marché, d’un niveau de qualité suffisant. Donc on s’est approché de Yamaha Motor avec notre idée de service à la hauteur du Grand Paris, qui a été séduit par le projet Troopy et qui nous a proposé de démarrer avec lui l’expérience du scooter partagé avec des modèles trois-roues thermiques. Cela nous a permis de montrer d’une part qu’un besoin de mobilité existait à l’échelle du Grand Paris et aussi, d’autre part, que pour pousser les gens à abandonner leur véhicule l’usage de leur scooter personnel 125cc il fallait d’abord leur proposer un scooter partagé qui ait les mêmes performances.


« Contribuer à la décarbonation des villes, partout en Europe, pour accompagner les usagers dans cette transition vers le tout électrique ».


Grâce au terrain, nous avons ainsi montré que nous étions capables de pousser les gens à abandonner leurs véhicules individuels pour le partage, nous avons appris que ce que c’était qu’être un opérateur de mobilité partagée pertinent. Aussi, nous avons créé et affirmé notre équipe, notre marque, notre base de données clients. En 2021 et 2022, tout ceci nous a conduits à être prêts, lorsque les modèles de scooters électriques sur lesquels nous travaillons depuis plus de deux ans avec Yamaha Motor ont été disponibles, à faire basculer notre flotte en lançant le 100% électrique et en retirant le thermique des rues de Paris.

Comme je vous le disais, nous avons plus de 1000 véhicules en voirie. Nous répondons ainsi aux attentes de nombreux usagers qui attendaient de l’électrique avec cette double offre 50 et 125. Nous répondons à la demande de nombreuses entreprises, qui souhaitaient que leurs collaborateurs aient des véhicules 100% électriques. Et tout ceci suit aussi une tendance environnementale, qui est de répondre à l’urgence pour aller plus loin dans le combat contre le réchauffement climatique. On ne peut plus ignorer ce problème et en tant qu’opérateur de mobilité : il était et il est de notre devoir de prendre en compte cette réalité environnementale.

Enfin, nous voulons être en cohérence avec les exigences européennes, les anticiper et ainsi contribuer à la décarbonation des villes, partout en Europe, pour accompagner les usagers dans cette transition vers le « tout électrique ».




Troopy Academy : Le « tout électrique » est un projet ambitieux, qui correspond aux attentes des usagers actuels, mais aussi aux attentes de la planète, car c’est vrai : ce n’est plus une option. Maintenant, parlons du volet social. On dit souvent que les femmes sont minoritaires, voire absentes, de la mobilité partagée. Qu’est-ce qui est fait chez Troopy pour développer le nombre d’utilisatrices dans le service ?

Axel Vilaseca : Vous avez raison. Il est vrai que les usagers des services de mobilité partagée notamment des scooters partagés, sont plus constitués d’hommes que de femmes. Chez Troopy, nous avons un peu plus de 20% d’utilisatrices régulières de notre service. On s’est ainsi beaucoup attardés sur le fait de comprendre pourquoi on avait aussi peu de femmes, bien que nous mettions en place un maximum d’actions pour changer les choses.


« Convaincre les femmes de rouler en deux-roues n’est pas chose facile (…). Mais nous sommes convaincus que l’on peut faire grossir cette communauté d’utilisatrices. »


Mais convaincre les femmes de rouler en deux-roues est loin d’être chose facile. En effet, notre société nous a tellement montré d’hommes dans les magazines de deux-roues, dans les spots publicitaires, on nous a aussi tellement présenté les deux-roues comme dangereux… que pour les usagers extérieurs à la pratique, parmi lesquels comptent les femmes, l’appréhension collective à été de considérer les motos et les scooters, comme des moyens de mobilité masculins, qui leur seraient inadaptés.

Mais nous chez Troopy, nous sommes convaincus qu’en facilitant l’arrivée des femmes dans ce monde, l’on peut faire grossir cette communauté d’utilisatrices de mobilité partagée et du deux-roues en général. Nous sommes décidés à combattre les idées reçues et Troopy s’engage pleinement dans ce travail d’inclusivité vis-à-vis des femmes.

Nous menons des journées de formation spécifiques, nous sommes mécènes de la Fondation des Femmes, nous développons autant que faire se peut des actions marketing grand public qui sont aussi à destination des utilisatrices. En interne, nous respectons au quotidien la parité hommes femmes, au sein des bureaux, de notre COMEX mais aussi au lors du recrutement pour des postes dans les entrepôts, au niveau des opérations terrain… même si le combat n’est pas encore gagné.




Troopy Academy : Troopy porte de fortes valeurs dont l’inclusivité des femmes dans la mobilité partagée et dans le monde du deux-roues. Ce combat n’est pas gagné, notamment sur le volet des préjugés qui persistent. De façon plus large, quelles sont selon vous les valeurs principales portées par Troopy ?

Axel Vilaseca : En matière de responsabilité sociale et environnementale, c’est de proposer une offre accessible. On déploie notre service dans tout Paris avec des tarifications attractives, une application mobile intuitive, un service client très réactif, une inclusivité pour les personnes à mobilité réduite, les femmes, les seniors, les étudiants… tous les publics les plus éloignés de la mobilité partagée. On ambitionne aussi de se développer dans les zones qui ne bénéficient pas d’une offre de mobilité aussi complète que les villes : Troopy a pour objectif notamment en zone rurale.


« Inclusivité, environnement, qualité de vie au travail. »


Au niveau environnemental avec notre offre mise en place, nous avons le bilan carbone sur l’ensemble du cycle de vie de nos scooters qui est le meilleur qu’il soit aujourd’hui. Nos scooters ont une durée de vie de plus de douze ans, les pièces détachées pour l’entretien et la maintenance sont disponibles plus de dix ans après leur mise en service. Ceci garantit une durabilité certaine. Concernant la fin de vie, il faut savoir que nos scooters ont été conçus dès le départ pour être recyclés entièrement. Nous travaillons aussi sur la réparabilité des batteries et leur recyclage : c’est quelque chose de capital. Nous avons deux batteries Lithium Ion dans nos scooters de type 50 et une grosse batterie fixe dans nos scooters de type 125.

Enfin comme autre valeur centrale que Troopy porte, il y a bien sûr la qualité de vie au travail. Troopy a justement été élue « Great Place To Work » l’année dernière. Cela veut dire que nous sommes une entreprise dans laquelle il fait bon travailler.




Troopy Academy : On constate le chemin mené et les actions mises en place en cinq ans ! Maintenant, si l’on se tourne vers l’avenir, notamment dans cinq ans, comment voyez-vous Troopy ? Quelle est votre ambition pour cette entreprise ?

Axel Vilaseca : Nous ambitions sont de continuer nos efforts en matière d’inclusivité et d’accessibilité de notre offre. Nous voulons que cela porte ses fruits pour en apprécier pleinement les résultats dans cinq ans, en comptant notamment davantage des femmes parmi nos utilisateurs. Mais nous voulons aussi devenir un vecteur d’accès à l’emploi, aux lieux de culture, de loisirs, d’échanges…

Je veux que Troopy deviennent une véritable ressource pour les publics les plus éloignés de la mobilité. On constate en effet qu’avec le développement des véhicules électriques, ces derniers sont plus chers, moins accessibles que les véhicules thermiques. Il est important de proposer des solutions de mobilité partagée qui permettent à ceux qui ne peuvent pas en faire l’acquisition, de pouvoir se déplacer. Et pour ceux qui pourraient en faire l’acquisition, mais qui n’en n’ont pas une utilisation au quotidien, de pouvoir être pleinement satisfaits des scooters partagés.


« Sortir de chez soi, prendre son application et utiliser un scooter doit devenir un réflexe pour les citoyens et citoyennes de demain. »


Je souhaite développer Troopy au-delà des murs de la ville de Paris et aussi au-delà de l’Hexagone. On a des projets de développement au travers de partenariats avec des professionnels du monde du deux-roues, les concessions, à qui on propose de devenir des opérateurs de mobilité partagée. Face aux transformations en cours, l’idée est de permettre à chacun, à l’échelle de leur commune, de continuer l’aventure de la mobilité… de façon plus vertueuse !

Nous sommes convaincus que l’avenir de la mobilité se trouve dans le partage et dans les véhicules électriques à terme. Sortir de chez soi, prendre son application et utiliser un scooter doit devenir un réflexe pour les citoyens et les citoyennes de demain.

Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir, on parle ici d’une révolution de la mobilité. Je suis persuadé que les résultats seront à la hauteur de notre ambition. Depuis cinq ans que l’on opère à Paris, avec les recrutements que nous faisons pour déployer notre service ce scooters électriques (aujourd’hui nous sommes cinquante !), avec la qualité des collaborateurs qui m’entourent… Je suis confiant sur le fait que l’on réussira à relever tous ces challenges.




Troopy Academy : Je vous propose de terminer ce podcast par une petite anecdote sur Troopy. Que vous pourriez nous partager ?

Axel Vilaseca : Laissez-moi réfléchir… Depuis 2017 et depuis notre lancement après avoir été incubes à Station F, il s’est passé plein de choses, notamment l’année dernière lorsque nous avons fait le choix de lancer notre flotte 100% électrique

Je dirais peut-être que l’un des souvenirs marquants était celui lors du Covid. Devoir retirer de la voirie tous les scooters qui étaient déployés, de les rapporter dans notre entrepôt situé à Saint-Ouen… Bien que celait ait été le moment de remettre à niveau toute notre flotte, cela a aussi été l’occasion de voir les rues de Paris désertes, sans piétons et ni automobiles. Après cette période, il a fallu relever le défi de redéployer notre flotte.


« La place de l’automobile se réduit et je pense que les mobilités partagées et les services de scooters partagés ont vraiment un rôle à jouer dans ce Paris de demain. »


Ce qui m’a marqué le plus, c’est l’arrêt complet de notre service durant cette période, mais aussi de voir la ville de Paris qui se transforme sous mes yeux, très très rapidement. La fin des voies sur berges, les rues qui deviennent végétalisées de plus en plus… La place de l’automobile se réduit et je pense que les mobilités partagées et les services de scooters partagés ont vraiment un rôle à jouer dans ce Paris de demain.

Le scooter prend moins de place qu’une voiture. En outre, une étude récente réalisée à la demande de la mairie de Paris, montrait que dans les services de mobilités partagées le moyen le plus sûr de se déplacer était le scooter partagé. Les automobilistes questionnés à qui l’on demandait ce qu’ils utiliseraient s’ils devaient abandonner leur véhicule, répondaient à 40% qu’ils choisiraient le scooter partagé. Les utilisateurs de scooters partagés en outre sont ceux qui ont le plus fort taux de report vers les transports en commun, ce qui marque une habitude de multimodalité chez eux. C’est ce que l’on cherche !